Et si vos romans devenaient votre pire cauchemar ? Dans Sang d'encre à Carnac, Jean-Baptiste Ferrero nous plonge dans une intrigue haletante où fiction et réalité s'entremêlent dangereusement. Max Heilbronn, écrivain solitaire en Bretagne, voit sa routine bouleversée lorsqu'il devient la cible de tueurs. Entre humour noir et suspense, ce polar breton vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page.
Nous sommes en 2025, en Alaska, lorsque Karen Blackstone accepte une nouvelle mission particulièrement épineuse. Sollicitée par l’avocat Lawrence Cavendish, elle se rend au pénitencier du 49e État américain, pour rencontrer Jason Mahomes, un détenu massif à l’allure impressionnante, incarcéré depuis presque cinq ans pour le meurtre atroce d’une femme sur un site pétrolier.
Dès leur premier échange, Mahomes clame son innocence avec véhémence. Mais plus troublant encore : il est à présent accusé d’un second homicide, cette fois au Texas, survenu quatre ans après le premier, alors qu’il était déjà en prison. Pourtant, son ADN a été retrouvé sur la scène de ce second crime, tout comme pour le premier. Incompréhensible. Inacceptable. Karen est intriguée et accepte de rouvrir l’enquête dans l’espoir de prouver son innocence — ou de confirmer sa culpabilité.
Un polar choral captivant aux allures de course contre la mort
Une nouvelle fois, l’auteur de la saga "Karen Blackstone" nous embarque dans un récit haletant, porté par une plume fluide et addictive dès les premières lignes. On retrouve avec plaisir cette écriture élégante qui donne vie aux moindres détails. L’histoire prend son envol sans attendre : aucun temps mort, chaque chapitre nous pousse à tourner les pages, avide de réponses.
Ce roman choral alterne brillamment entre Karen, en Alaska, et Paul, que l’on découvre ici pour la première fois dans un rôle d’enquêteur. Ce personnage inédit, pourtant immédiatement attachant, endosse avec naturel la lourde responsabilité de dénouer une affaire complexe. Il s’implique, animé par le désir sincère d’aider Karen. Leur relation, à la fois professionnelle et intime — « nous étions autant amants qu’associés » — ajoute une profondeur émotionnelle bienvenue à l’intrigue.
(Un couple un peu à l'image de Jérôme Bastaro & Colombes Deschamps un couple d'enquêteur que l'on retrouve dans "Un frère de trop", "Un crime parfait" et "99, une course contre la mort")
Et quelle intrigue ! Tout semble impossible à démêler. La solution paraît hors de portée, et pourtant, il y a forcément une explication. Alors où est-elle, cette faille ? Est-ce une erreur, une négligence... ou pire encore, une manipulation savamment orchestrée ?
Le roman nous plonge dans l’enquête, en immersion totale avec Paul. Les allers-retours entre passé et présent sont savamment dosés, permettant de mieux cerner les enjeux tout en relançant l’intérêt à chaque chapitre. Comme à son habitude, l’auteur aime jouer avec nos certitudes. Il sème des nœuds dans notre esprit, nous pousse à formuler mille hypothèses... avant de tout renverser d’un rebondissement inattendu — mais jamais gratuit. Cette enquête nous entraîne de l’extrême nord du cercle polaire jusqu’à Seattle ou encore Milwaukee. Une véritable course contre la montre, marquée par une tension constante. Jusqu’au bout, on se demande si l’agence Blackstone Investigations saura faire éclater la vérité à temps.
Un roman dense, profondément humain, où chaque émotion, chaque faille, chaque mot compte. À lire d'une traite, l'esprit en alerte.
Precious Jamieson, le collègue de Billy découvre à son tour la macabre scène sous le faisceau conjugué de leurs deux Maglite. Une femme est étendue sur le sol congelé, nue de la taille aux pieds, son pantalon de combinaison, son collant thermique et sa culotte jetés à moins d’un mètre du corps. Du sang gelé plus que coagulé a tracé des sillons le long de ses cuisses offertes au regard gêné des vigiles de nuit. Son torse conserve la protection du manteau rembourré à l’enseigne de l’Alaska Petroleum pour laquelle elle devait être employée.
En effet, le sort de Jason Mahomes ne tenait qu’à un fil car, audelà de sa condamnation à vingt ans de réclusion pour le crime à Prudhoe Bay, il encourait bien pire encore depuis qu’il avait été soupçonné, six mois auparavant, d’un second — oserait-on dire d’un deuxième ? — homicide, celui instruit par la Cour Pénale de l’État du Texas.
Deux crimes odieux voisinaient dans le dossier du détenu, à quatre ans d’intervalle et plus de 3500 miles de distance. Deux meurtres sanglants, barbares, pour lesquels Mahomes se prétendait innocent bien que son ADN fût relevé dans les deux cas. Le premier, pour lequel il purgeait sa peine de vingt années de détention, était plus aisément admissible, malgré ses dénégations. Le second, en revanche, était matériellement impossible.
