Roman : Sang d'encre à Carnac • Jean-Baptiste Ferrero

Chronique Roman : Sang d'encre à Carnac • Jean-Baptiste Ferrero

ENTRE RÉALITÉ ET FICTION
LE DESTIN TRAGIQUE D'UN ÉCRIVAIN


Et si vos romans devenaient votre pire cauchemar ? Dans Sang d'encre à Carnac, Jean-Baptiste Ferrero nous plonge dans une intrigue haletante où fiction et réalité s'entremêlent dangereusement. Max Heilbronn, écrivain solitaire en Bretagne, voit sa routine bouleversée lorsqu'il devient la cible de tueurs. Entre humour noir et suspense, ce polar breton vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page.



Chronique Roman : Sang d'encre à Carnac • Jean-Baptiste Ferrero


Un roman noir jubilatoire où l’auteur s’amuse autant que son lecteur !
Jean-Baptiste Ferrero signe avec Sang d’encre à Carnac un polar aussi efficace qu’original. Ce qui frappe dès les premières pages, c’est le ton : un mélange subtil d’ironie, de cynisme tendre, et de suspense parfaitement maîtrisé. Le roman oscille habilement entre comédie noire et thriller, en mettant en scène Max Heilbronn, un écrivain à succès exilé dans la tranquillité bretonne... jusqu’à ce que deux hommes armés débarquent chez lui et tentent de l’enlever. 

Le point de départ est génialement absurde :
des hommes en armes débarquent chez lui, le confondent avec un de ses pseudonymes d'écrivain, et il se retrouve contraint de les tuer pour survivre. À partir de là, tout s’enchaîne à vive allure : fuite, planques, interrogations paranoïaques... et surtout une enquête singulière pour découvrir pourquoi ses romans semblent déclencher autant de fureur.

Ce meurtre de légitime défense est le point de départ d’une cavale
, où Max tente de comprendre pourquoi il est devenu la cible de ce qui ressemble à un groupe de tueurs professionnels. L’enquête qu’il mène malgré lui le conduit à une révélation aussi glaçante qu’inattendue : ce sont ses propres romans qui l’ont mis en danger. Des détails, des noms, des histoires… quelque chose dans ses livres a mis le feu aux poudres. Et ceux qui veulent sa peau ne plaisantent pas.

Jean-Baptiste Ferrero brouille les pistes avec habileté
, alternant action pure et introspection, scènes musclées et passages plus cérébraux. Il y a du polar, du roman d’espionnage, un brin de satire du monde littéraire, et une atmosphère à la fois poisseuse et comique avec modernité.

Le style est vif, acide, souvent drôle et mordant. 
Ferrero manie l’humour avec brio, mais sait aussi distiller l’angoisse. Ce mélange subtil entre légèreté et tension crée une atmosphère unique, où le lecteur ressent à la fois la fragilité d’un homme ordinaire et la force d’un passé qu’on ne peut fuir. Sang d’encre à Carnac est un thriller qui tient en haleine, porté par un personnage principal complexe, dont la lutte pour sa survie révèle des zones d’ombre intéressantes.



Avis Roman : Sang d'encre à Carnac • Jean-Baptiste Ferrero


Chronique Roman : Sang d'encre à Carnac • Jean-Baptiste Ferrero

Jean-Baptiste Ferrero nous embarque dans un thriller qui, dès les premières pages, s’amuse à brouiller les pistes avec un humour finement distillé. Sang d’encre à Carnac ne ressemble à rien de ce qu’on pourrait attendre d’un roman où un écrivain ordinaire se retrouve au cœur d’une traque impitoyable. Max Heilbronn, notre héros malgré lui, n’est ni flic, ni détective, ni hacker de génie capable de traquer ses ennemis sur le Net. Mais, attention : il en connaît assez pour devenir redoutable.

Max sait crocheter des portes, se débrouiller dans les situations les plus folles et, surtout, il possède un sang-froid étonnant. Il est loin d’être un enfant de chœur : sous ses airs de romancier un peu coincé et bourré de névroses, se cache un homme aux mauvais choix et à l’expérience rude. Ce passé, qui lui colle à la peau comme une ombre tenace, le transforme progressivement en un vrai limier, un pitbull acharné qui ne lâche pas prise face à ses adversaires.

Car les Russes qui viennent le chercher ne sont pas de simples amateurs : ce sont de gros méchants, de vrais cauchemars ambulants. Face à eux, Max, malgré son côté amateur, déploie des trésors d’ingéniosité et de courage. Le roman nous plonge dans un univers à la fois tendu et noir, où la menace est palpable, mais où l’humour allège la tension sans jamais la dissiper complètement.

Le style est vif, acide, souvent drôle et mordant. Ferrero manie l’humour avec brio, mais sait aussi distiller l’angoisse. Ce mélange subtil crée une atmosphère unique, qui oscille entre sourire et frissons, entre une course-poursuite haletante et la découverte d’un homme qui doit faire face à ses démons.

En somme, Sang d’encre à Carnac est un coup de cœur paru aux Éditions Palemon, loin des clichés du justicier invincible, est avant tout un homme ordinaire plongé dans un cauchemar qui le dépasse — mais qui, par nécessité, devient un prédateur aussi froid et déterminé que ses ennemis.



Extraits Roman : Sang d'encre à Carnac • Jean-Baptiste Ferrero



Ces gars n'étaient manifestement pas des amateurs, mais ils devaient être de parfaits abrutis, car la prudence la plus élémentaire commande de partir pour ce genre de mission en ayant soigneusement vidé ses poches. J'ai écrit suffisamment de polars pour connaître les précautions minimales qu'adoptent les malfrats. L'autre hypothèse – plutôt vexante et cruellement démentie par la réalité – était que ces deux zozos avaient une si piètre opinion de moi et de ma dangerosité potentielle qu'ils n'avaient pas cru bon de respecter les consignes habituelles.

Plusieurs options s'offraient à moi. J'avais tout d'abord la possibilité, en bon citoyen, de me rendre au commissariat le plus proche et de leur expliquer que j'avais massacré à coups de masse deux inconnus qui m'avaient menacé, que j'avais vidé leurs poches et volé leurs armes avant de les enterrer proprement sous une dalle de béton [...] Une solution consistait à fuir, tout abandonner, rejoindre ma femme à Aspen [...] en Amérique du Sud pour y vivre sous une fausse identité [...] ou  découvrir qui m'en voulait suffisamment pour m'envoyer des assassins et tenter de dissiper ce terrible malentendu. Avec deux macchabées dans les fondations, cela risquait de nécessiter de sacrés talents de négociateur, mais je ne voyais pas d'autre stratégie.

Héloïse, Chris, Javier, Pavel et moi-même avions fait des choix, et la plupart du temps de mauvais choix, que cela soit sur un plan pratique, légal ou même moral. Nous n'étions pas gentils, nous n'étions pas des gens bien, des gens fréquentables et nous avions passé toute notre vie à nous compor-ter comme de sales mômes égoïstes, profiteurs et irresponsables. Nous avions commis de mauvaises actions, aucunement justifiables et, pour certaines d'entre elles, à jamais irréparables. Bref, nous étions des salopards ne valant probablement pas la corde pour nous pendre. Mais nous le savions et, s'il nous avait été permis d'effacer certaines parties du film, nous l'aurions tous fait sans hésiter.





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