Enquête sur un sérial noyeur : "Seine Criminelle" par Pascal Marmet

Chronique : "Seine Criminelle" par Pascal Marmet

ENQUÊTE SUR UN SÉRIAL NOYEUR :
"SEINE CRIMINELLE" PAR PASCAL MARMET


"Seine Criminelle" de Pascal Marmet nous emmène dans une enquête au cœur de Paris, menée par le commandant François Chanel, un policier chevronné au style "à l'ancienne". Quand des cadavres apparaissent mystérieusement le long de la Seine, Chanel et son équipe sont confrontés à un tueur insaisissable, un criminel qui défie les caméras et le monde numérique. Sans révéler trop de détails, ce polar tisse un suspense autour de la criminalité moderne, dans une course contre la montre pour stopper une série de meurtres.



Chronique • Seine Criminelle • Pascal Marmet


Le roman "Seine Criminelle" débute avec François Chanel, un commandant de la Brigade Criminelle de Paris, proche de la retraite après 39 ans de service. Chanel, un homme au style à l'ancienne, est réticent face aux technologies modernes et aux réseaux sociaux, ce qui contraste fortement avec les défis auxquels il est sur le point de faire face. Alors qu’il s’apprête à passer commissaire, une nouvelle affaire surgit, déroutante et inquiétante : quatre corps sont retrouvés dans la Seine en l’espace de quelques jours, tous noyés et portant une signature particulière.

Les victimes ont en commun d’avoir été droguées, les corps ont trois doigts de la main gauche trempés dans de l’encre de Chine, et chacun avait une gomme blanche dans sa poche. Ces détails troublants évoquent un tueur méthodique, laissant des indices sans jamais permettre à la police de remonter jusqu’à lui. Pour ajouter à l’énigme, aucune caméra de sécurité n’a enregistré d’images des victimes ou de leurs disparitions, suggérant que le meurtrier sait comment se soustraire à la surveillance moderne.

Chanel est forcé de constituer une équipe aux compétences variées pour résoudre cette affaire. Parmi ses collègues figurent un ancien militaire, expert en combat rapproché, un enquêteur connu pour son intuition, une experte en criminologie, une stagiaire.... Ce groupe éclectique doit naviguer dans une enquête complexe, où le tueur semble toujours avoir une longueur d’avance. La situation s'aggrave lorsque d'autres corps sont découverts. 

L'enquête de Chanel l'amène à découvrir un lien inattendu entre les victimes. Un lien qui conduit l'équipe sur la piste d’un tueur lié à un épisode de leur passé, mais aucune preuve concrète ne permet d’arrêter un suspect. Malgré ces obstacles, Chanel et son équipe poursuivent inlassablement leur enquête. Le tueur semble orchestrer une vengeance méthodique, jouant avec les enquêteurs et leur envoyant des indices pour les mener sur des fausses pistes. 


Avis roman • Seine Criminelle • Pascal Marmet


J'ai beaucoup apprécié ce roman qui nous plonge dans l'univers du commandant François Chanel, un policier à l'ancienne, loin des thrillers trépidants habituels. On y découvre un monde de la police plus posé, presque introspectif, où les enquêtes sont menées avec calme, et où la réflexion prime. L'intrigue est bien ficelée, et la plume fluide de Pascal Marmet rend la lecture très agréable.

L'idée d'un « serial noyeur » est originale, et ce tueur fantôme joue littéralement avec les nerfs de l’équipe d’enquêteurs. J’ai aimé la dynamique des nouveaux personnages qui apportent de la fraîcheur à l'histoire, notamment cette équipe éclectique qui, malgré des compétences variées, peine à trouver des pistes sérieuses. Ce côté presque chaotique rend l'enquête encore plus captivante, avec des pièces du puzzle qui s’emboîtent lentement au fur et à mesure.

J'ai particulièrement aimé l'apparition de Ghislaine, l'amour de jeunesse de Chanel. Cela dévoile une facette plus humaine et touchante du personnage, loin du simple flic rigide et sérieux. Son passé amoureux le rend plus vivant et nous rappelle que même les plus durs d’entre eux rêvent de couleurs et de musiques. Ce côté personnel de Chanel adoucit l'image de l'officier et nous laisse espérer qu'il pourra, lui aussi, accéder au bonheur.

Le thème de l’intelligence artificielle est également très présent dans ce roman, en contraste avec le côté vieillot et réticent de Chanel face à la technologie. Marmet nous pousse à réfléchir sur le rôle croissant des machines et de l'IA dans notre société : progrès ou dérives ? Le remplacement de l’homme par la machine est un enjeu fascinant, et le roman soulève ces questions avec finesse.

Quant à l’avenir de Chanel, l'idée qu'il prenne la tête d'un pôle spécialisé dans les crimes sériels et non élucidés, les fameux «cold cases», est prometteuse. Cela laisse présager des suites intéressantes, notamment avec les 30 % d'homicides non résolus en France, un chiffre impressionnant qui montre tout l'enjeu d'un futur travail.

Enfin, j’ai trouvé que l’intrigue avançait dans plusieurs directions à la fois, avec de fausses pistes, des coupables imaginaires et des mises en scène bien orchestrées. Tout est interconnecté, dans un étrange canevas où il est facile de se perdre. Mais c’est ce qui rend l’enquête interessante. Chanel est plus humain que jamais, retrouvant son amour de jeunesse et même l’impliquant dans l’enquête, ajoutant une touche personnelle à l'intrigue.

Les thèmes abordés dans ce roman sont : La vengeance, l'amour et la justice personnelle.


Chronique - Seine Criminelle • Pascal Marmet

Extraits • Seine Criminelle • Pascal Marmet


Nous avançons à pas de fourmi, mais nous avançons. L’été 2000 a retenu notre attention. Toutes les victimes étaient en stage dans une école de peinture de la rue de Seine. Cet établissement privé prépare aux Beaux-Arts ou aux Arts déco. Le concours d’entrée semble être le montant des frais de scolarité sur le chéquier des parents inquiets de l’avenir de leur progéniture. Une gomme blanche et un fusain étaient les outils principaux à utiliser.

On avance en rampant parce qu’on ne comprend toujours pas pourquoi aucune caméra de surveillance n’a vu de suspect le long des quais. Pour balancer autant de corps dans l’eau, il faut s’approcher des rives, voire être deux ou trois, non ? L’une des victimes pesait plus de cent kilos. Un vrai mystère, à moins d’avoir affaire à un fantôme super balèze capable de soulever un poids mort pour l’envoyer dans la Seine.

La dernière victime succombait avec le même modus operandi . De plus, aucun riverain, aucun batelier suspect, aucun client de la guinguette ou témoin oculaire, aucune détection par caméra, aucune plainte, aucun signalement pour violence… une vraie énigme du père Fouras. C’était comme si ce corps avait surgi des entrailles de la Seine par enchantement. Un long silence tomba dans la salle. La magie comme les incantations n’étaient pas la tasse de thé de la Crim’, mais là, un petit coup de pouce d’un génie sorti de sa lampe eût été le bienvenu.




2 commentaires:

  1. En tout cas l'angle d'attaque (criminalité moderne est intriguant et dans l'air du temps. Ca me donne envie de le lire :)

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Merci pour votre commentaire. Bonne journée

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