Roman : Au bout de la rue • Florian Dennisson

Roman : Au bout de la rue • Florian Dennisson

Au bout de la rue de Florian Dennisson nous plonge dans un univers où mystères, mensonges et secrets se tissent autour de personnages fragiles. L’histoire suit Eleanor Perkins, une femme au passé énigmatique, plongée dans une enquête qui la met face à des éléments du passé qu'elle aurait préféré oublier. Tandis qu’une disparition mystérieuse vient perturber une routine apparemment calme, les tensions s’intensifient, dévoilant un enchevêtrement de vérités et de fausses pistes. Un thriller psychologique captivant, où chaque personnage a ses propres démons à combattre.



Chronique : Au bout de la rue • Florian Dennisson


Au bout de la rue est un thriller psychologique où le passé et le présent s'entrelacent dans un jeu complexe de mensonges, de mystères et de révélations.

L’histoire commence avec Clyde Barker, un tueur en série notoire qui a terrorisé les États-Unis pendant deux décennies avant de s'évader de prison. Eleanor Perkins, une ancienne profiler du FBI, se retrouve mêlée à un mystère bien plus personnel qu’elle ne le pensait. Bien qu’elle ait vécu une existence relativement calme après avoir changé d'identité, des événements étranges commencent à se produire, et des secrets de son passé refont surface.

Eleanor, malgré ses années d’expérience en tant que profiler, a pris un nouveau départ en Angleterre sous l'identité d’Eleanor Perkins, avec l’aide de Ray, un agent spécial chargé de sa protection après l'évasion de Clyde Barker. Leurs vies semblent enfin s’apaiser, mais cela ne dure pas longtemps. Eleanor se lie d'amitié avec sa voisine, Grace Bathgate, une femme fragile et déstabilisée par la disparition mystérieuse de sa fille, Keira, qui aurait été enlevée.

L'inspecteur Connors, chargé de l’enquête sur la disparition de Keira, commence à douter de la version de Grace et met en lumière des incohérences dans son histoire. Selon lui, la disparition de Keira pourrait être liée à un trauma passé que Grace aurait refoulé. Eleanor, qui a une sensibilité aiguë pour les mensonges et les failles psychologiques, commence à douter de la véracité des propos de Grace. Mais au fond, elle veut croire à sa version, persuadée que quelque chose de terrible est en train de se jouer.

Au fur et à mesure que l’histoire progresse, Eleanor commence à rassembler des pièces du puzzle. La disparition de Keira, l’horrible passé de Clyde Barker, les mystères autour de sa propre identité et les événements énigmatiques du passé de Grace s'entrelacent d'une manière qui pourrait remettre en cause toutes les certitudes d’Eleanor.

Ancienne profiler du FBI, son passé est bien plus trouble qu'elle n'ose le dire, et il semble que Clyde Barker, bien qu'évadé, ne soit pas le seul à avoir un intérêt personnel dans sa vie. Elle doit non seulement affronter ses propres démons, mais aussi résoudre une affaire de disparition complexe où tous les protagonistes, y compris elle-même, ont des secrets à protéger.


Avis : Au bout de la rue • Florian Dennisson

Roman : Au bout de la rue • Florian Dennisson

Dès les premières pages, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Ray et Eleanor viennent d’emménager ensemble, mais leur relation est ambiguë : sont-ils en couple ? Ont-ils un passé commun trouble ? Rien n’est clairement posé, ce qui peut donner une impression de flou au début du roman. J'aurais aimé retrouvé l'histoire de Eleanor dans un précédent roman, qui aurait expliqué et mis en avant son métier au sein du FBI et sa traque envers le sérial-killer Clyde Barker.

Le rythme est assez plat au départ. Les événements étranges s’enchaînent, mais sans réel impact émotionnel. Eleanor les traverse avec une certaine passivité, sans véritable inquiétude. Même lorsque Ray disparaît et qu’elle est sans nouvelles de lui, elle continue son quotidien presque comme si de rien n'était. L’absence de tension dans ces moments clés affaiblit l’atmosphère pourtant prometteuse du roman.

À environ 20 % du roman, l’histoire semble encore piétiner. Beaucoup d’événements mystérieux s’accumulent sans que l’intrigue ne prenne réellement de l’ampleur. Entre la disparition de Keira, la présence énigmatique de « l’ombre » dans le jardin, les objets laissés comme des indices, et Craig Chaney qui espionne Eleanor pour des raisons obscures, le roman piétine un peu. Nous nous retrouvons face à une accumulation d’éléments intrigants, mais qui peinent à s’imbriquer dans une réelle tension dramatique.

Heureusement, aux alentours de la moitié du roman, l’histoire commence enfin à s’accélérer. Eleanor, jusque-là passive, décide de mener sa propre enquête pour retrouver Keira. À partir de ce moment, l’intrigue devient plus prenante, les révélations s’enchaînent et le thriller trouve enfin son rythme.

Florian Dennisson parvient progressivement à installer une atmosphère angoissante. Le malaise grandit au fil des pages avec un sentiment de paranoïa croissante. Le suspense s’intensifie, les rebondissements sont nombreux et l’ambiance pesante fonctionne enfin. Certains passages auraient mérité plus de dynamisme, notamment dans la manière dont Eleanor réagit aux événements. Ray, quant à lui, devient un personnage de plus en plus étrange au fil des pages. Ce revirement est intéressant, mais là encore, il aurait mérité d’être plus approfondi pour accentuer la tension psychologique.

Au bout de la rue
est un thriller psychologique qui prend son temps avant de dévoiler son potentiel. Si le début est confus et manque de dynamisme, la seconde moitié du roman parvient à rattraper ces faiblesses en développant une intrigue plus dense et angoissante. L’auteur maîtrise bien la montée progressive de la tension, même si certains éléments auraient mérité plus de peps et de clarté. Un roman à lire pour son ambiance et ses rebondissements, à condition d’être patient dans les premiers chapitres !

Finalement, le titre Au bout de la rue prend tout son sens une fois l’intrigue dévoilée, mais il en dit peut-être un peu trop, au risque de gâcher une partie du suspense.



Extraits : Au bout de la rue • Florian Dennisson


J’ai instinctivement envie de la croire, mais la réaction de l’inspecteur Connors ne trompe pas ; il paraît évident que Harvey Spielmann n’a ni vu ni fait signe à Grace la nuit dernière. Je repense à tout ce qui m’est arrivé de mon côté : le mauvais rêve, Ray qui ne répond pas à son téléphone et débarque tout habillé dans la maison comme s’il était de sortie au beau milieu de la nuit. Est-ce que, moi aussi, j’ai été victime d’une hallucination ?

Même si je ne suis pas d’accord avec lui et si j’estime qu’il ne doit rien me cacher, je ne souhaite pas que la situation s’envenime à ce point entre nous. Il a un comportement étrange ces derniers temps et il faut qu’il comprenne que ça n’est pas pour me rassurer. Nous nous devons protection, mutuellement, lui encore plus que moi. Il ne peut pas ignorer tout ce que nous avons vécu, il n’a pas le droit de tout balayer d’un revers de main.

Vous débarquez des États-Unis il y a six mois et vous emménagez dans une maison que vous prétendez avoir achetée, mais qui appartient en fait à une société obscure qui n’a jamais pris la peine d’installer le moindre locataire en plus de dix années. Vous dites vous appeler Eleanor Perkins, née à Conway dans l’Arkansas, mais la seule personne qui correspond à cette identité n’a jamais mis un pied à l’étranger. De plus, sauf votre respect, sa date de naissance suggère qu’elle est beaucoup plus jeune que vous. Pour couronner le tout, votre voisine fait état d’une jeune fille qui s’est volatilisée dans des conditions mystérieuses la nuit dernière. Vous ne pensez pas que tous les voyants sont au rouge et que les doigts sont pointés sur vous ?








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