La vérité sur la mort de Pauline dans "La souris qui voulait sauver l'ogre"

La souris qui voulait sauver l'ogre" de Françoise Guérin

LA VÉRITÉ SUR LA MORT DE PAULINE DANS "LA SOURIS QUI VOULAIT SAUVER L'OGRE"


Aujourd'hui, je vous invite à explorez les méandres émotionnels et les mystères poignants du roman "La souris qui voulait sauver l'ogre". Françoise Guérin est psychologue, écrivaine et scénariste et nous propose ici une enquête d'autopsie pshychologique suite à la mort de Pauline. Ce roman nous dévoile non seulement les circonstances tragiques qui entourent sa disparition, mais aussi les tourments intérieurs de ceux qui restent pour démêler le mystère. Entre souvenirs douloureux, culpabilité et quête de vérité, l'auteure tisse un récit riche en émotions et en rebondissements.

La souris qui voulait sauver l'ogre" de Françoise Guérin

Dans le roman "La souris qui voulait sauver l'ogre" de Françoise Guérin, l'histoire tourne autour de Maya, une psychologue-chercheuse missionnée par le ministère de la Santé pour enquêter sur la mort de Pauline, une jeune étudiante de 17 ans. Pauline est décédée dans des circonstances mystérieuses, apparemment en se suicidant en se jetant d'une hauteur d'une dizaine de mètres.

Maya fait partie de la cellule Cornelia, une petit équipe chargé d’autopsie psychologique : une mode d’investigation expérimental. Elle est sceptique quant à la thèse du suicide, et commence à rassembler des informations auprès des proches de la victime et des témoins. Elle découvre que Pauline était une élève brillante et engagée dans la cause écologique, mais qu'elle avait récemment montré des signes de malaise et de désespoir. C'est une jeune fille rayonnante et déterminée, qui possède une assurance impressionnante. Elle est décrite comme brillante, intelligente et ayant une grande compassion envers les autres. Elle était pleine de projets et de désirs, avec une énergie vive et enthousiaste. Elle se montre douce envers les autres, mais en même temps, elle est profondément révoltée contre les injustices et les inégalités sociales. Son engagement pour l'écologie témoignait de sa préoccupation pour l'avenir de la planète et des générations futures.

Cependant, malgré cette image positive, Pauline traverse une période difficile où elle semble avoir perdu le goût de vivre. Elle était devenue triste et malheureuse, ce qui contraste fortement avec sa personnalité dynamique et pleine de vie précédente. Le lycée où Pauline étudie est un lieu où semble régner harcèlement, inégalités sociales, et une certaine rigidité dans l'enseignement.

Le récit explore les thèmes du deuil, de la douleur, de la culpabilité et des difficultés rencontrées par les adolescents. Maya, elle-même confrontée à ses propres démons du passé, tente de comprendre ce qui a poussé Pauline au bord du gouffre. Elle plonge dans les souvenirs de son propre passage au lycée religieux où Pauline étudiait, revivant les traumatismes enfouis de son adolescence.

Au fur et à mesure que l'enquête progresse, Maya se rend compte que Pauline avait été confrontée à divers problèmes, notamment le harcèlement scolaire, des relations amoureuses compliquées, et des pressions environnementales. Cependant, il reste des zones d'ombre sur les circonstances exactes de sa mort.

Le roman nous offre une plongée profonde dans les tourments psychologiques des personnages, ainsi qu'une réflexion sur les problèmes sociaux et culturels auxquels sont confrontés les adolescents d'aujourd'hui.


La souris qui voulait sauver l'ogre • Françoise Guérin - Mon avis


Pauline s'était assombrie, ces dernières semaines. Je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Elle se plaignait beaucoup de ses maux de ventre. Et de fatigue aussi. Elle ne dormait pas assez, elle étudiait énormément pour se maintenir à niveau mais le cœur n'y était plus. Comme si elle avait perdu la foi.

Quelle folie de revenir en ces lieux! L'idée te vient que si tes collègues savaient ce que tu as vécu ici, ils ne t'auraient pas confié cette enquête. Et tu te sens mal de ne rien leur avoir dit. Mais c'est en cours de réunion que tu as appris ta destination. Refuser cette mission t'aurait obligée à trop de confidences. Qu'importe, tôt ou tard, ils sauront. Et tu n'es pas pressée

Il sait combien les débuts d'enquête peuvent être éprouvants. Généralement, on commence avec les proches pour s'éloigner peu à peu. Et, paradoxalement, plus on s'éloigne, plus on s'approche de la vérité, rarement univoque. La complexité d'un acte suicidaire impose d'entendre beaucoup de monde afin de saisir de quoi il retourne pour un sujet souffrant. Surtout quand il n'a laissé aucun indice. Cela rend les autopsies psychologiques d'autant plus longues et délicates

Mais il faudrait beaucoup plus ! Que les parents comprennent que cette compétitivité de dingue se fait au détriment de leur bien- être, de leur vie de jeune, de leur confiance dans le monde. Si, à quinze ans, tu es déjà au bord du suicide, comment tu peux te projeter dans l’avenir ? Des filles comme Bérénice, j’en ai treize à la douzaine. Les ongles rongés jusqu’au coude, certaines sous médocs, d’autres qui n’ont que le cannabis pour décompresser ! Où est- ce qu’on va comme ça ?

Il te rappelle que le sentiment de culpabilité et la honte sont aussi contagieux qu’un virus.


La souris qui voulait sauver l'ogre" de Françoise Guérin

La lecture de ce roman m'a perturbé car il adopte une narration à la deuxième personne du singulier, utilisant le "tu" plutôt que le "je" ou le "elle". C'est une expérience inédite pour moi et j'ai trouvé difficile de m'y habituer.

Dans "La souris qui voulait sauver l'ogre", Françoise Guérin explore avec sensibilité et profondeur les thèmes de la perte, du deuil et de la quête de vérité à travers les yeux de Maya. Le roman offre une immersion émotionnelle, nous plongeant dans les tourments intérieurs de Maya, confrontée à ses propres démons du passé alors qu'elle enquête sur le suicide présumé de Pauline.

On sent un malaise continuel chez Maya sans arriver à pointer du doigt ce qui ne va pas. Elle est seule, en éternelle souffrance avec un passé qui la ronge de l'intérieur, ses migraines réapparaissent après tant d'années de silence. Ses traumatismes sont ravivées en revenant dans la ville de son enfance. Elle est mal à l'aise, et des souvenirs douloureux liés à son passé refont surface. Elle se retrouve seule, confrontée à ses propres tourments intérieurs, oscillant entre des sentiments de vulnérabilité et de mélancolie. Son passé va ressurgir et elle va devoir affronter les démons qui hantent ses souvenirs, naviguant entre la culpabilité, regret et recherche de rédemption.

Mrs. Robinson la chienne doberman prend beaucoup de place dans l’histoire. Sa présence réconfortante à de l'importance pour Maya et apporte une dimension touchante à l'histoire, soulignant le besoin de soutien et de réconfort.

Le récit prend le temps d'explorer les émotions qui accompagnent la perte d'un être cher, ainsi que les luttes personnelles et sociales auxquelles font face les adolescents dans un environnement scolaire souvent hostile et discriminatoire. L'évocation du malaise persistant chez Maya et son combat intérieur ajoutent une profondeur psychologique à l'histoire, renforçant l'aspect humain du roman.

L'écriture de l'auteure est fluide, précise détaillée. Le langage est moderne et les expressions jeunes. Le récit traîne en longueur en raison du manque d'action. Cette lente progression permet à l'intrigue de se dévoiler graduellement, créant une tension qui incite à poursuivre sa lecture jusqu'à la révélation finale. Le roman prend le temps de poser les mots sur le deuil, la perte de l’être aimé, l’acceptation, la douleur, la vie qui s’arrête pour les parents, les parents endeuillés, l’effroi, la culpabilité de chaque seconde, une vie au bord du gouffre. Les sentiments sont dépeints avec précision, nous plongeant dans une immersion profonde dans la psychologie émotionnelle des personnages. 

Même si le roman traîne en longueur, il est agréable et plaisant, et l'on se prend au jeu de l'histoire de Pauline. De fil en aiguille, au fur et à mesure des prises d'informations, des personnes rencontrées et interrogées Maya dénoue une pelotte de laine pour découvrir la vérité. 

J'ai trouver que les suicides sont très fréquents dans ce roman. Cette représentation récurrente du suicide donne l'impression qu'il est contagieux. C'est le thème de l'histoire, mais il devient un peu trop redondant, dépeignant un monde cruel et impitoyable ou tout le monde cède à cette solution de facilité. 

J'espère que l'auteur nous proposera une suite à cet ouvrage, car bien que les personnages soient très détaillés et explorés, nous restons en attente de la finalité de leurs histoires personnelles. A découvrir. Bonne lecture

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