DESTIN MACABRE D'UN IMPUISSANT
LORENCE AUGUSTAIN

Le roman "Destin macabre d'un impuissant" de Lorence Augustain est une plongée intense et troublante dans les profondeurs de l'âme humaine, où se mêlent mystère, horreur et psychologie. Lu dans le cadre du Prix des Étoiles Librinova, ce récit captivant nous entraîne vers les instincts les plus sombres et les pulsions meurtrières.

Chronique - Destin macabre d'un impuissant • Lorence Augustain

James Clayton, est un homme au regard énigmatique et hypnotisant, héritage de son grand-père. Derrière cette façade se cache un tueur en série méthodique, responsable de la mort de plusieurs jeunes filles, toutes retrouvées avec une flèche transperçant leur cœur et un coquelicot des champs posé sur leur corps nu. Étrangement, aucune de ses victimes ne montre de traces d'agression sexuelle, un détail qui intrigue les enquêteurs.

Il est également en proie à des pulsions incontrôlées et morbides qui le conduisent à des actes de violence et de meurtre. L'un de ses principaux objectifs est Anne, une jeune fille de 17 ans, qu'il traque comme un chasseur traque son gibier. Anne se retrouve seule et terrifiée face à cet homme déterminé à la détruire.

L'enquête sur les meurtres perpétrés par James est menée par Jo Acrais, commandant à la Direction Centrale de la Police Judiciaire à Paris, et Cathy Moors, capitaine de police, connue pour sa beauté et son élégance. La découverte du cadavre d'Anne Kerstot dans la forêt de Fontainebleau marque une nouvelle étape dans l'enquête. Le corps porte une blessure mortelle causée par une flèche, et le pubis est rasé avec les grandes lèvres du vagin cousues, signifiant une mise en scène macabre et minutieuse. La marque d'un coquelicot sur le drap confirme la signature du tueur.

L'enquête continue et se complique avec le meurtre d'un prêtre, retrouvé crucifié, la bouche cousue et une inscription mystérieuse « EDEN 44 20 » marquée sur son front. Le prêtre, émasculé, semble avoir été puni pour ses valeurs humanistes, tout comme Anne semble avoir été châtiée pour sa chasteté.

Pour les profilers, la signature et le mode opératoire des meurtres, impliquant des arcs et des flèches, suggèrent des motivations profondément enracinées dans un traumatisme de jeunesse ou un déséquilibre psychologique. Ces éléments révèlent un besoin compulsif des tueurs de revivre leurs fantasmes érotiques à travers la maltraitance de leurs victimes.

Les enquêteurs se rendent compte qu'ils ont affaire à deux psychopathes cruels, paranoïaques, mystiques et schizophrènes, dont les actes sont autant de manifestations de leur nature satanique. Leurs motivations restent obscures, mais une chose est sûre : cette aventure laissera des cicatrices indélébiles sur tous ceux qui y sont impliqués.

Avis sur le roman : Destin macabre d'un impuissant • Lorence Augustain

Le roman "Destin macabre d'un impuissant" de Lorence Augustain m'a laissé une impression contrastée. L'auteur utilise des phrases bien tournées, offrant une prose agréable et captivante, rendant la lecture très plaisante.

Les personnages des policiers sont bien dépeints, marqués par une vie difficile et des fêlures profondes. Ils évoluent dans un milieu de sexe facile et de désinhibition, avec de multiples partenaires et une nudité omniprésente. L'un des personnages féminins, décrite comme une "louve solitaire assoiffée de plaisirs charnels primitifs", fréquente même des clubs échangistes, ajoutant une couche supplémentaire de complexité et de sombre réalisme.

Cependant, les conclusions des profilers sur les profils des personnages sont tirées trop rapidement et apparaissent trop parfaites, alignant les éléments de manière peut-être trop précise et rendant l'intrigue trop lisse. J'aurais apprécié plus d'enquête de la police et moins de certitudes déjà tracées.

L'un des points faibles du personnage principal réside dans ses prises de décisions. Elle se fait avoir comme une débutante, fonce tête baissée dans les embrouilles et doit magouiller avec les preuves et indices pour se sortir de ses problèmes. Ne communiquant pas avec ses collègues, elle est prête à tuer pour s'en sortir et se retrouve mêlée à des individus sombres pour sauver sa peau.

Au fil du roman, elle change considérablement de caractère. Même après s'être sortie de ses problèmes, elle reste avec les mauvaises personnes et participe à programmer des meurtres. Cette évolution surprend, révélant une trahison totale envers ses collègues et sa profession. Sa transformation en scélérate, perfide et trompeuse, est choquante. Cette vague de violence finit par s'emparer de sa vie, mais manque ici de profondeur et de psychologie.

L'histoire aborde aussi des thèmes de drogue et de violence, créant un engrenage qui semble inéluctablement conduire les personnages à leur perte. La descente aux enfers est bien narrée. Aucune morale ne ressort de ce roman. C'est une histoire noire et sombre, bien écrite, qui laisse un goût amer en fin de lecture. Un style à découvrir.

Chronique Roman : Destin macabre d'un impuissant • Lorence Augustain

Ces assassinats ne sont pas anodins. Ce n'est pas le fruit du hasard. Ils leur font payer une mésaventure qui est probablement arrivée à l'un des auteurs, peut-être durant sa jeunesse. — Et quel genre d’événement, interroge Acrais ? — Une ou des mésaventures sexuelles. Je ne vois pas d'autres explications.

À la vue de l'enquête, il est raisonnable de penser que les tueurs sont de sexes masculins et féminins. Certains actes exécutés cadrent bien avec une personnalité féminine, et d'autres plutôt avec une personnalité masculine. Les analyses de victimologies démontrent, à mon sens, que ces crimes sont commis par vengeance. Au risque de me répéter, c'est l'histoire personnelle d'un des auteurs qui motive ces assassinats, et le choix des victimes.

J'ai du nouveau. Il y a un peu plus de 25 ans, des jeunes filles ont été assassinées suivant le même mode opératoire à quelque chose près. Les coups mortels étaient portés violemment par une flèche tenue en main. Et, toujours la présence d'un coquelicot sur les cadavres. Les autopsies pratiquées concluront à l'absence de pénétrations, les victimes étant invariablement vierges, et sans aucune trace d'agression sexuelle, excepté l'une d'entre elles. [...] L’utilisation de flèches et les coquelicots interpellent.

Tu t'achemines vers une cruauté bestiale sans nom. Tu vas y prendre plaisir et y mettre beaucoup de zèle. La Mort gravite autour de toi. Les chairs se déchirent. Le sang gicle. Tu n'es pas seule. Des ombres humaines s'agitent avec toi auprès des victimes. Vous sectionnez, excisez, amputez, brûlez.

C'est ainsi que mon avenir sexuel allait être parasité par cette révélation soudaine d'une dysfonction érectile. J'ai alors cueilli un coquelicot que j'ai déposé délicatement près de la tête.