Livre : Journal ordinaire d'un assassin pas ordinaire • Pascal Alliot


JOURNAL ORDINAIRE D'UN ASSASSIN PAS ORDINAIRE
LE DESTIN SOMBRE ET SECRET D'UN MEURTRIER



Plongeons ensemble dans l'univers captivant du premier roman de Pascal Alliot avec le "Journal ordinaire d'un assassin pas ordinaire", où la richesse des détails se mêle à une écriture pointilleuse. Nous allons naviguer entre le plaisir et l'horreur d'un tueur en série hors du commun, dont les méandres de l'âme dévoilent un univers sombre et complexe. 

Résumé : Itinéraire sanglant et halluciné d'un jeune homme, meurtrier en série, qui séduit puis assassine sordidement des jeunes femmes rencontrées au hasard de son chemin, laissant à dessein une trace sanglante bien identifiable. Il va pourtant tenter de revenir sur son enfance tourmentée, essayer d'échapper à ses démons, refaire sa vie, mais l'amour appelle inexorablement le sang. Un juge va se lancer à sa poursuite et le retrouvera, quinze ans après, alors qu'il vit reclus dans un phare.
L'heure du jugement sonne enfin....


Journal ordinaire d'un assassin pas ordinaire • L'histoire


Pendant une décennie et demie, le gardien du phare d'Amboise, dissimule avec habileté un lourd secret. Il se révèle être un assassin qui a fui la justice, s'immergeant dans un exil marin entre ciel et terre, évoluant dans le vide et l'oubli pour échapper à son destin. Son refuge isolé, en plein cœur de nulle part, agit comme une prison paradoxale, le libérant en le laissant errer en mer, perdu mais paradoxalement libre.

Bien qu'il semble être une âme calme et irréprochable en apparence, il aspire à une quiétude salvatrice pour échapper à la noirceur de son âme. Le phare et l'isolement qui l'entourent devraient, selon lui, apaiser son envie viscérale de tuer. Cet homme sans remords a intégré la lignée des grands tueurs machiavéliques.

Les victimes de Fabricio, dont Marianne, la boulangère du village, Hortense, la couturière de trente ans issue d'une famille aisée, Jeanne, une jeune prostituée de vingt-deux ans, Adèle, fille d'aristocrate de vingt-six ans, Apolline, vingt-deux ans et récemment entrée dans les ordres et les autres, ont toutes succombé à la lame de Fabricio après avoir goûté au plaisir charnel.

Cette enquête va donner au juge du fil à retorde et quelques sueurs froides. Une question cruciale ressort de cette enquête : "Quel message ce tueur souhaite-t-il transmettre à travers ces meurtres atroces ?" Avec des éléments troublants se répètant sur chaque scène de crime : le canal de Beaulauris, le "F" gravé dans la chair des victimes, la rose et les 27 coups de couteau... le juge doit rapidement répondre à ces questions terrifiantes, car le tueur ne semble pas prêt à mettre fin à sa série macabre.

Ce meurtrier se révèle méthodique, organisé et sûr de lui, chassant et observant méticuleusement ses proies avant de perpétrer ses actes. Le début d'une chasse à l'homme commence pour les enquêteurs, afin démêler les fils de l'exil volontaire de cet assassin pas ordinaire, et de ses rencontres macabres.



Journal ordinaire d'un assassin pas ordinaire • Laurent Blondeau


La voilà la belle occasion, la belle liberté contemplative qui s’offrait à son parcours de peine inavouable. Donc il serait gardien de phare. Lui, le malfrat, l’assassin sanglant, le criminel odieux. Au centre de ce rocher, dans cette tour qui défie la mer de son air arrogant

Pour parachever son travail, Fabricio […] lui perfora à maintes reprises le ventre et les cuisses. Il signa d’un rapide « F » au creux de ce ventre. Ceci devait devenir sa signature et la façon de procéder, son modus operandi


Avis chronique Livre : Journal ordinaire d'un assassin pas ordinaire • Laurent Blondeau

La comparaison du plaisir avec la violence de la mort crée une tension poignante, illustrant un contraste entre les désirs humains et les réalités brutales. La transformation du chasseur en gibier, traqué par les forces de l'ordre, promet un retournement captivant dans la dynamique du récit.

Les différentes parties du roman offrent une structure bien définie. Présent, passé du tueur, jeunesse avec un père tyrannique, vers les souffrances de son âme dérangée, le chemin vers la rédemption, la chute, les pulsions sexuelles. « La course folle pour la survie de son âme, venait de commencer. » Puis ensuite, la prise en charge de l'affaire par le juge qui prend en charge de lourds dossiers, dont des cas violents et complexes. Une chasse au loup qui s'étendra sur de longues années. Enfin pour terminer l’exil : la fuite pour échapper à la potence, échapper a la terrifiante destinée du tueur et le combat personnel contre ses ombres. Ce lieu coupé de tout, pourra-t-il mettre fin a ses pulsions meurtrières ?

L'écriture de ce roman est fluide et détaillée. L'auteur nous offre dès le début du roman un avant-goût intriguant qui nous invite à plonger dans l'univers captivant et sombre du tueur. L'approche du roman envers les "filles faciles" semble dépeindre une vision stigmatisante des femmes qui s'engagent rapidement dans des relations passionnées. Le récit met en avant un portrait de femmes en proie au manque de sexe et assoiffées de plaisirs intenses, prêtes à s'embarquer dans des aventures légères et frivoles.

Leur propension à succomber en un instant au charme de l'assassin, se livrant à lui avec une rapidité déconcertante, souligne une certaine perception de la femme impulsive et vulnérable face aux séductions. Cette représentation peut être interprétée comme une vision stéréotypée qui, malgré sa prévisibilité de l'histoire, alimente l'intrigue en dévoilant le triste destin funèbre qui les attend.

L'anticipation du dénouement tragique de ces femmes, ajoute une dimension de suspense à la lecture, créant une tension entre le plaisir de la découverte et la préconnaissance des destins tragiques qui les guettent. Plaisir infini, extase, jouissance, font face à la violence de la mort, l’acharnement, l’égorgement, les coups de poignard et des scènes de crimes sanglantes. Le chasseur va devenir le gibier, l’animal traqué, la bête à abattre face à une meutes de gendarmes lancée à ses trousses. L’auteur est très pointilleux, beaucoup de détails et de précisions ressortent de ce premier roman qui est vraiment très agréable à lire. Cependant, la présence d'une image stigmatisante de la femme, teintée de sexisme, peut susciter des questionnements sur la manière dont les personnages féminins sont représentés dans le récit.

Bonne lecture.






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