Livre Audio : L'eau du lac n'est jamais douce - Giulia Caminito


L'EAU DU LAC N'EST JAMAIS DOUCE • GIULIA CAMINITO


Avant-dernier livre audio lu pour le Prix Audiolib 2023. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir le roman "L'eau du lac n'est jamais douce" de Giulia Caminito lu par Florine Orphelin pour Audiolib. Ce livre audio est d'une durée d'écoute de 8h54.

Résumé : Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde. Mariano et moi sommes dans le couloir qui conduit aux chambres, culottes courtes et mollets raides, et sans ciller nous fixons notre peur : ne pas être comme Antonia, ne jamais être à la hauteur, ne remporter aucune bataille."

Antonia, une femme fière et têtue, s'occupe d'un mari handicapé et de quatre enfants. Pauvre et honnête, elle ne fait pas de compromis et croit au bien commun. Pourtant, elle inculque à sa fille le seul principe qui vaille : ne compter que sur ses propres capacités. Et sa fille apprend : à ne pas se plaindre, à lire des livres, à se défendre, toujours hors de propos, hors de la mode, hors du temps. Mais sa violence, tapie tel un serpent, ne cesse de grandir. Nous sommes en l'an 2000, les grandes batailles politiques et civiles n'existent plus, seul compte le combat pour affirmer sa place dans le monde.




L'eau du lac n'est jamais douce - Giulia Caminito - L'histoire




Italie, années 2000

Antonia Colombo est une femme forte, déterminée, qui ne recule devant rien. Pour sa famille elle est prête à tout, tous les sacrifices, mais en suivant toujours des règles de vie qu'elle s'impose et impose aux membre de sa famille. Elle dirige tout et tout le monde, tous doivent obéir à la lettre quitte à en oublier d'aimer. 

Cette famille composée de 4 enfants habite dans des quartiers populaires peuplés d’héroïnomanes et de vieillards moribonds. Aux papiers d’invalidité du père, s'ajoutent les demandes d’allocations chômage, celles d’allocations famille nombreuse, de places en crèche... Ils vivent en demande perpétuelle d'aide à la ville, au maire, demande à l’Italie de les aider, les protéger, de ne pas les oublier. 

Antonia est sèche, dure, a cheval sur les règles et la bonne conduite. Mais elle est intransigeante pour le bien de sa fille, pour lui inculquer les bonnes règles de conduite de vie. Elle fait des ménages pour gagner sa vie. Il faut travailler dur pour nourrir 6 bouches.

Durant ses années collègue, Gaia fait la connaissance d’Agata et de Carlotta. Gaia elle ne se sent pas séduisante. Elle n'a rien à apporter, ne parle pas de sa vie à la maison. Elle nourrit l’espoir qu’avoir deux amies soit plus important qu’être le maillon faible des trois. 
Sa seule, et unique mission pour plaire à sa mère est d’éviter les mauvaises notes, de lui montrer qu'elle fait son possible pour qu'elle soit fière d'elle malgré le harcèlement scolaire, son corps qui change, les trahisons, sa rage, ses amours, ses amants et son manque d’implication.

Pendant des années, elle a étudié, révisé, reçu des notes, des reproches, des éloges, caché des retards, traîner des lectures insupportables et hostiles, tenu des listes de lectures pour ne pas les oublier, rêver de récompense, d’honneurs, d’égards. Elle a menti, fait des caprices, fait amende honorable en apparence seulement, trouvé et perdu des relations, oublié ses erreurs, aimé ses erreurs, tolérer. Elle a également dissimulé son corps, détesté les exhibitions, éviter les reproches, s'est jetée dans l’eau du lac tête la première, éprouvé du dégoût pour sa peau, hais puis aimé ses cheveux, écouté les commérages, est restée là au même endroit, même heure, même rôle, même visage, attendant ses dix-huit ans comme on attend une prophétie, l’arrivée d’une tempête, la chute d’un mur.

Gaia est intelligente, fiable, et fidèle. Mais elle n’arrive pas à s’offrir, et n’a jamais su le faire. Elle se laisse trop facilement avoir par les personnes qui l'entourent et abusent de sa naïveté. Même à l'approche d'une amitié saine et sereine, la vie va lui montrer la noirceur et la perfidie des gens qui l'entoure et se disent ses amis. Trahison, mensonges, elle est constamment trompée, trahie par les gens qu’elle aime et à qui elle tient.



L'eau du lac n'est jamais douce - Giulia Caminito - Mon avis



Il faut insister tant qu’on n’a pas obtenu ce qu’on veut, si on insiste sans relâche, rien ne résiste. Notre mère ressemble à une héroïne de bande dessinée, à Anna Magnani au cinéma, elle braille, ne capitule jamais, cloue le bec à tout le monde

Pourquoi faut-il toujours qu’elle s’oppose ? Elle s’élève comme une digue. Pourquoi ne se range-t-elle pas de mon côté ? Comme toutes les mères, ou en tout cas la mère que je voudrais, et elle n’embrasse pas, ne caresse pas, ne coiffe pas les cheveux, ne rassure pas, n’encourage pas, elle n’est que jugement et exigences, vexation verbale et accusations, elle souligne la fin des rêves et des espérances. « Elle me fait me sentir une moins que rien, un échec, une chute.

Antonia est restée la même mère que dans mon enfance, celle qui tient seule les murs quand tout s’écroule, qui nous sort sur son dos de la maison en flammes


Livre Audio : L'eau du lac n'est jamais douce - Giulia Caminito

Un avis mitigé pour moi après cette lecture. Je n'ai pas été plus transportée par cette histoire, qui me fait étrangement pensée au livre audio de Sa préférée de Sarah Jollien-Fardel. Pas dans la violence de la famille, mais dans la façon de raconter l'histoire, ces personnages abîmés par la vie, la dureté des temps, et la narration.

Voici une histoire qui met en avant les relations complexes entre une mère et sa fille, la pauvreté, le harcèlement, le handicap et les différences de classes sociales. Nous n'avons pas le prénom de l'héroïne de l'histoire avant les 10 dernières pages, ce qui m'a donné une impression de détachement vis à vis de cette jeune fille dont le prénom m'étais caché, comme un secret, une protection, un bouclier face à ce refus de se donner jusqu'à dévoiler la partie la plus intime de son identité. Elle appelle sa mère par son prénom Antonia, là aussi de la distance s'installe entre les personnages.

Ce roman n’est pas une biographie, ni une autobiographie, ni une autofiction. C’est une histoire qui a retracé les fragments de nombreuses vies, transformées en narration, un récit d'années de personnes côtoyées et de chagrins vécus.

J'ai aimé la voix de Florine Orphelin pendant ces 9 heures d'écoute, mais le fond de l'histoire et le sujet ne m'a pas plus transporté. La lecture est agréable, mais le roman manque de pêche, et de rythme. Les récits de vie ne sont pas les histoires que je préfère et encore moins les vies brisées par la société, les trahisons, les mensonges, les combats face à la souffrance vécue et réelle.

Bonne lecture




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