BIENVENUE CHEZ VOUS : REFUGE OU PIÈGE MORTEL ?
Bienvenue chez vous, le dernier roman d'Alex Sol, vous invite à une immersion dans une atmosphère aussi fascinante qu'inquiétante. Au cœur de cette maison isolée en pleine campagne, où s’installe une famille pleine d’espoir, des secrets se dévoilent au fil des pages, et l’angoisse s’insinue comme une ombre insaisissable. Une lecture captivante où le mystère et les émotions humaines s’entremêlent.
Chronique Roman "Bienvenue chez vous" • Alex Sol
Avis Roman "Bienvenue chez vous" • Alex Sol
Le roman Bienvenue chez vous d'Alex Sol plonge le lecteur dans une atmosphère oppressante dès les premières pages, avec un début empreint d’angoisse, bien que sans réel éclat initial. Très vite, l’auteur installe une tension croissante, à travers des phénomènes étranges et inexpliqués : une télévision qui s’allume seule, des volets qui se ferment sans intervention, ou encore des jouets pour chien qui semblent apparaître de nulle part. Ces détails banals prennent une tournure inquiétante, alimentant une angoisse latente.
La maison devient un personnage à part entière, presque vivant, habitée par des présences invisibles et des ombres menaçantes. Une musique lointaine, des voix qui semblent murmurer, et un homme mystérieux observant depuis le jardin viennent renforcer ce climat de peur. L’auteur excelle à brouiller la frontière entre hallucinations et réalité, entre paranoïa et faits tangibles, plongeant autant les personnages que le lecteur dans le doute.
Chaque membre de la famille Huong subit à sa manière le poids de cette maison. Mathilde, en particulier, est au cœur de cette tension. Dévorée par une inquiétude maternelle instinctive, elle sent que quelque chose menace ses enfants, surtout Nathan, dont les cauchemars prennent une ampleur troublante. Le jeune garçon parle d’un "monstre" et semble pris dans une spirale de peur et de confusion. Mais comment prouver qu’un danger existe réellement ? Mathilde en vient à douter de ses propres perceptions, et de celles de sa famille.
Les thèmes de la manipulation et de la possession sont subtilement explorés. L’auteur nous confronte à des émotions primales telles que la faim, la douleur, la peur, mais aussi à des lueurs d’espoir et de lutte. Même Oreo, le chien de la famille, devient un symbole fort dans l’intrigue : son sort tragique est un point de bascule dans le récit. Ce moment, glaçant, souligne les enjeux cruciaux auxquels les Huong sont confrontés, et la difficulté d’agir face à un mal insidieux.
Simon, de son côté, est également en proie à des doutes. Dans un court instant de panique, il a peur de son propre fils, une pensée qui le terrifie encore plus. Cette complexité des émotions humaines est l’une des forces du roman, rendant les personnages crédibles et attachants malgré les épreuves surnaturelles qu’ils traversent.
Je m'attendais à une dose d'horreur plus marquée en lisant le résumé du roman, mais j'ai été agréablement surprise : n'étant pas une grande adepte de l'horreur pure, j'ai apprécié la subtilité avec laquelle Alex Sol exploite ces éléments. Le roman s'insinue en nous avec finesse, révélant combien le mystère, les non-dits, la violence et le doute peuvent semer la méfiance jusque dans les liens familiaux les plus intimes.
Avec une ambiance pesante, un mystère captivant, et des réflexions sur le danger de vouloir bien faire, Bienvenue chez vous est un roman qui mêle frissons et émotions avec brio. Alex Sol nous livre une histoire où la maison n’est pas seulement un lieu, mais un révélateur des tensions, des secrets, et des luttes invisibles que nous portons en nous.

Extraits "Bienvenue chez vous" • Alex Sol
Les cauchemars ne prenaient pas vie pendant la journée en pleine lumière. Ils s'insinuaient en vous lorsque vous vous pensiez à labri, dans votre lit, entourés de murs et de portes fermées. Ils vous trouvaient, reflétaient vos plus grandes peurs et en créaient de nouvelles que vous ne pensiez pas posséder. Oui, ils vous trouvaient toujours. Nathan savait tout cela. S'il avait pu dormir les yeux ouverts, il l'aurait fait
L'histoire de cet ouvrier de chantier mort dans ces circonstances atroces tout près de la maison ne le quittait pas. Il imaginait le visage lacéré et découpé du pauvre homme, ses bras ensanglantés, ses os saillants et une mare de sang autour de lui
Pendant la saison, je chasse les vieilles bêtes, les plus lentes, les moins aptes à se reproduire, puis je conserve la viande. Je chasse pas en bande, j'aime pas ça. Je tue pas les femelles ni les jeunes mâles. J'honore ces animaux jusqu'au bout. J'en mange une à deux fois par semaine. Pas plus. Vous, vous chassez les steaks de vos enfants au rayon frais de votre supermarché, sous vide. Vous attendez que d'autres élèvent et tuent ces bêtes pour vous. Vous vous fichez de connaître leurs conditions de vie et de mort tant que le morceau de viande dans votre assiette ressemble pas trop à la bête dont il provient. Vous fermez les yeux sur ce que vous mangez et vous enseignez à vos enfants à faire pareil. Visitez une ferme d'élevage intensif, madame Hoang, et revenez me parler de barbarie
Au centre de la page, un homme chauve aux bras squelettiques et au large ventre tenait dans ses mains la tête d'un enfant en train de hurler et s'apprêtait à la dévorer. À ses pieds, des os et des morceaux de corps jonchaient le sol. Un morceau de chair pendait à ses dents pointues. Cependant, ce qui alertait le plus Mathilde était le ventre du monstre. Un espace blanc re présentait son estomac à l'intérieur duquel deux enfants tentaient de s'échapper.
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