CHIENS FOUS
MAX MONNEHAY DÉCHAÎNE LA BÊTE HUMAINE
Dans Chiens fous, Max Monnehay signe un thriller psychologique où la tension s’installe pages après pages pour ne plus jamais retomber. Entre procès retentissant, culpabilité, chasse à l’homme et violence, ce roman noir explore la frontière trouble entre l’humain et l’animal. Dans une Andalousie brûlée de soleil et un Bordeaux oppressant, l’autrice interroge nos pulsions les plus sombres à travers un avocat hanté par ses choix.
Chronique Roman : Chiens fous • Max Monnehay
Mais le passé n’oublie jamais. Au cœur de cette quiétude andalouse, une ombre se glisse dans la vie d’Alano. Une présence, un souvenir, un écho du procès… Rien n’est vraiment terminé, et tout pourrait recommencer.
Avis Roman : Chiens fous • Max Monnehay
Chiens fous est un thriller introspectif, porté par une écriture précise et nerveuse. La construction alternant passé et présent maintient une tension constante, comme un élastique qu’on tend jusqu’à la rupture. On entre dans la tête d’un avocat rongé par la culpabilité, pris dans le piège de ses propres certitudes.
Le roman aborde des thèmes lourds et passionnants : culpabilité, rédemption, manipulation, violence humaine et rapport à la bestialité. À travers le prisme d’Alano Garcia, Max Monnehay met en lumière la ligne ténue entre le prédateur et la victime, entre la foi en la justice et la perte de tout repère moral.
La tension monte crescendo, chaque chapitre ajoutant une pièce au puzzle. Si certaines révélations se devinent, l’intensité émotionnelle reste intacte. Les scènes dans la campagne andalouse, avec les galgos, ajoutent une profondeur symbolique : les chiens, exploités puis rejetés, deviennent le miroir de l’humanité.
Un roman noir maîtrisé, intelligent et profondément humain, qui interroge la part de monstre tapie en chacun de nous.
Extraits Roman : Chiens fous • Max Monnehay
Savoir murmurer à l'oreille du jury. C'est ce à quoi prétendent tous les individus de mon espèce. Et c'est assez simple, en vérité. Il suffit de lui donner ce dent il a besoin. Et ce qu'il réclame silencieusement, ce à quoi il aspire plus que tout sans même en avoir conscience, c'est de continuer à croire en l'humanité. Plus le non de ressemblera à une poubelle remplie de rats s'entre-dévorant, plus ces six individus réunis par le hasard d'une convocation seront enclins à bénir celui qui leur offrira un espoir, si maigre soit-il.
Deux jours. C'est le temps qu'il faut pour suivre les petits cailloux que j'ai laissés sur le chemin. S'il s'est mis à les chercher dès sa sortie, il peut débarquer à tout instant. Avant tout, protéger ce que j'ai de plus cher au monde, ce que je m'interdis de mettre en danger. Je passe sans bruit devant la chambre de Gaby, puis entre dans la nôtre et réveille Rose. Ses paupières s'ouvrent d'un coup: je n'ai pas besoin de prononcer le moindre mot. Elle sait. Vite, il faut partir.
Et, l'espace de quelques courts instants, je ne peux m'empêcher de me sentir lié à cet homme. Sommes-nous des créatures plus bestiales que les bêtes elles-mêmes? D'où nous vient toute cette écume de rage à nos babines ? Notre espèce est la seule à s'infliger de telles souffrances. Toutes ces morts dispensables. Tous ces inno- cents sacrifiés.


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